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Felice Mazzù, fils de mineur et lauréat du trophée Raymond Goethals

Dernière mise à jour : 8 févr. 2019

L’entraineur du Sporting de Charleroi a remporté le trophée Raymond Goethals ce lundi. Il a devancé Hugo Broos qui a remporté la Coupe d’Afrique des Nations avec le Cameroun et Ivan Leko, coach du Club de Bruges.


Colleen Tordeur


Le Sporting de Charleroi renaît grâce à Felice Mazzù ©Photonews

Nominé trois fois depuis son arrivée à Charleroi, Mazzù décroche enfin le trophée. L’an dernier, le T1 des zèbres se classait dauphin de Michel Preud’homme. L’entraineur carolo succède à des entraineurs de renom : Hein Vanhaezebrouck, Marc Wilmots, Francky Dury, Peter Maes et un certain Eric Gerets.


Les dix jurés ont voté au Château du lac de Genval, lundi matin. Paul Van Himst, Robert Waseige, Sébastien Delferière, pour ne citer qu’eux, composaient le jury d’ex-entraîneurs fédéraux, d’arbitres et de membres de l’organisation.



Mazzù, de la mine au stade du Pays de Charleroi


L’entraineur zébré naît en 1966 à Charleroi. Son père avait quitté l’Italie à 18 ans pour travailler dans les mines belges. Deuxième d’une fratrie de trois enfants, Felice joue en équipe de jeunes au Sporting de Charleroi. Il s’oriente vers des études de kinésithérapie pour ensuite devenir professeur d’éducation physique dans l’enseignement secondaire. Début des années 2000, il opère une reconversion professionnelle pour suivre son rêve de gamin : devenir entraîneur de football.


Il commence en tant qu’entraîneur adjoint à Tubize, sous les ordres d’Albert Cartier lors de la saison 2008-2009. Il deviendra entraîneur principal du club un an plus tard. Lors de la saison 2010-2011, il fait monter le Royal White Star Woluwé de D3 en D2. Il offrira également un quart de finale de la Cofidis Cup à son équipe.


Felice Mazzù débarque à Charleroi en 2013 où il y restera en principe jusqu’en 2019. Sa première saison à la tête des zèbres lui réussit : 10ème au classement général. C’est pendant sa seconde saison qu’il démontre son talent d’entraîneur et son excellente vision du jeu. Le club accède pour la première fois aux Playoffs 1. Un an plus tard, en 2015, Mazzù qualifie son club pour l’Europa League après 21 ans hors de toute compétition européenne.


Le RSC Charleroi se classe pour l’instant, à la deuxième place du championnat. Le club rivalise avec le FC Bruges et le RSC Anderlecht, deux clubs dont le budget dépasse les 30 millions d’euros. Le petit Poucet carolo ne dispose que d’un budget de 7,5 millions d’euros.


Le métier d’entraîneur de division 1 est instable. Depuis le début de la saison, neuf entraîneurs sur seize ont été licenciés. Felice Mazzù dirige son équipe d’une main de maître depuis 5 ans. Une stabilité qui profite à Charleroi. Le coach de l’année rêve de remporter la Coupe de Belgique cette année. Un titre qui récompenserait son parcours atypique.


L’efficacité de Mazzù attire les directions de nombreux clubs, que ce soit en Belgique ou à l’étranger. Mehdi Bayat a tout intérêt à s’accrocher à son entraîneur de talents.



Une récompense du travail dans le vestiaire


Le trophée Raymond Goethals est attribué au meilleur coach belge de l’année en cours, actif en Belgique ou à l’étranger. Créé en 2011, il récompense l’entraineur qui correspond le mieux à l’état d’esprit et à la méthode de « Raymond-la-science ». Décédé en 2004, Goethals est toujours considéré comme le meilleur entraîneur belge de tous les temps. Sa carrière regorge de titres prestigieux : du championnat belge avec le Standard en 1982 et 1983, à la Ligue des Champions avec l’Olympique de Marseille en 1993, en passant par la Coupe d’Europe des vainqueurs de Coupe avec Anderlecht en 1978.


Colleen Tordeur



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