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The English Game, plus que du football



La série illustre des conditions de jeu qui détonnent avec le football moderne. © NETFLIX

Puisqu’on est contraint.e.s de rester éloigné.e.s des stades, pourquoi ne pas s’organiser un Super Sunday devant Netflix ? « The English Game » tombe à point nommé pour les supporter.trice.s de toute équipe.

La mini-série retrace la naissance du football moderne en Angleterre à la fin du XIXème siècle. Jusque-là, le football était une affaire de gentleman. Un jeu pour les gens de la haute société. Cette série suit deux personnages qui ont réellement existé : Fergus Suter et Jimmy Love. Ces deux footballeurs écossais sont considérés comme les premiers joueurs professionnels de l’histoire. Ils débarquent donc dans leur nouveau club de Darwen, une petite ville du nord de l’Angleterre. Une équipe formée par des ouvriers d’une usine de textile. Le propriétaire de l’usine paie les deux Écossais pour jouer. Chose pourtant formellement interdite par le règlement rédigé par les aristocrates des Old Etonians, les dirigeants de la fédération anglaise de football.


Dérangés par la présence d’équipes ouvrières dans leur compétition, les Old Etonians feront tout pour garder le jeu qu’ils ont inventé pour eux seuls. Y compris interpréter les règles comme ils l’entendent. Sur fond de lutte des classes, le réalisateur Julian Fellowes (créateur de Downton Abbey) joue habilement avec les émotions que font naître le football dans le cœur des amoureux du ballon rond.



L'essence même du jeu


Dans les années 1880, pas question de parler de professionnalisme et de rémunération pour les joueurs. Oubliez donc les droits télévision, les transferts à plusieurs millions d’euros, oubliez encore les salaires exorbitants et les Footgate. On est loin du football qu’on connaît aujourd'hui dans les plus grandes compétitions. Comme ils ne sont pas payés pour monter sur le terrain, les joueurs jouent l’un pour l’autre. Et c’est ça la beauté de cette série historique.


On en revient à pourquoi on aime le football : non pas pour le business qu’il est devenu, mais pour le jeu qu’il était et qu’il doit rester à tout prix. On en revient à pourquoi les supporters peuvent faire des centaines de kilomètres pour aller encourager leur équipe un dimanche après-midi. À pourquoi on ressent des frissons lorsqu’on entend les kops entonner des chants de supporter.trice.s à l’unisson. Ne cherchez pas dans cette série de gestes techniques parfaitement maîtrisés ou de goals somptueux. Ici, vous verrez des vieilles godasses courir sur des terrains de campagne. Nul besoin de plus pour apprécier la victoire ou pour ressentir la cruauté d'une défaite. On s’attache aux joueurs de cette série comme on s’attache à ceux (et celles) qui font vibrer les terrains chaque week-end. On s’identifie facilement aux petits ouvriers de Darwen pour qui leur équipe est la plus grande fierté.

En cette période de disette footballistique, et sportive en général, The English Game nous (joueur.euse, supporter.trice, tenancier.ère de buvette ou encore journaliste sportif.ve) rappelle à quel point le jeu nous manque et à quel point nous avons hâte que la partie reprenne.


Colleen Tordeur

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